La confédération marocaine des TPE-PME opposée à la hausse du SMIG

La confédération dirigée par Abdallah El Fergui, qui n’a pas été invité à la table des négociations entre le gouvernement et les syndicats, s’oppose fermement à la hausse du SMIG dans le secteur privé.

En premier lieu la confédération a souligné son exclusion du dialogue social mené actuellement ainsi que des divers programmes, des projets de loi de finances et des conseils d’administration des organismes directement impliqués dans la gestion des TPE-PME, tels que la CNSS, Maroc PME, Tamwilcom, le CESE, la DGI, l’ANAPEC, l’AMDIE, Finéa ainsi que les Commissions nationales et régionales d’investissement.

«En raison de notre exclusion de ce dialogue social tenu, la Confédération considère qu’elle n’est pas tenue de mettre en œuvre les décisions qui en découlent. Il est essentiel de souligner que notre absence affaiblit la légitimité de tout accord conclu sans notre participation vu que le patronat ne représente pas tout le secteur privé au Maroc. Nous demandons au gouvernement et aux syndicats d’assumer leurs responsabilités».

La hausse du SMIG est jugée impossible pour les TPE-PME

Le deuxième point développé dans le communiqué de presse est la ferme opposition à la hausse du SMIG, que la confédération juge inapplicable par les TPE-PME marocaines : «il est crucial que nos voix soient entendues et que des solutions adaptées à nos réalités spécifiques soient prises en compte vue la crise que vivent nos TPE-PME et auto-entrepreneurs. La proposition d’augmenter le SMIG pour atteindre 5.000 DH en cette période de grave crise est impossible pour les TPE et PME».

Sous-jacente à ce refus de la hausse du SMIG, la situation actuelle des TPE-PME est jugée grave : «Le nombre croissant de faillites dans notre secteur dépasse largement les chiffres officiels publiés récemment. Les 14.000 annoncés récemment recensent uniquement les faillites d’entreprises personnes morales, 99% sont des TPE. Et si on ajoute les faillites des entreprises personnes physiques, le nombre dépasse de loin les 33.000. Sans oublier le secteur informel qui a dépassé la ligne rouge avec 77,3% des postes d’emploi créés au Maroc d’après la Banque mondiale».

La confédération milite pour :
– que des programmes d’investissement soient mis en place pour les petites entreprises.
– que le quota de 20% de la commande publique destinée aux TPE-PME soit appliqué conformément à la loi publiée en 2013.
– la création d’un Observatoire marocain des TPE qui aura pour mission de collecter les données, d’analyser les tendances et d’évaluer l’impact des politiques économiques sur les TPE au Maroc.